Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article MASSILIENSIUM RESPUBLICA

MASSILIENSIUM RESPUBLICA

MASSILIENSIUM RESPUBLICA. La constitution de Marseille jouissait dans l'antiquité d'une grande réputation'. Elle est malheureusement fort peu connue. Marseille, fondée vers 600 av. J.-C. par des Phocéens sur le territoire des Segobrigii2, eut naturellement des institutions analogues à celles des villes ioniennes, mais, contrairement aux autres colonies grecques, garda le régime aristocratique presque jusqu'à la fin de son histoire. Au début, le gouvernement appartint à une oligarchie étroite, qu'Aristote 3 compare à celle d'Istros et d'Iléraclée, composée des familles des premiers fondateurs, parmi lesquels nous connaissons les tlcwTt3.3 2l. Puis, après de nombreuses tentatives, les familles riches obtinrent une part du pouvoir d'abord pour leurs fils aînés, puis pour les plus jeunes; enfin, à l'époque d'Aristote, on recrutait par le choix les citoyens de droit complet, tant dans les anciennes familles que dans les nouvelles 4. Il y avait un sénat de six cents membres', élus à vie (oi i nxGCtot)6, qui s'appelaient Ttu.oûyot, comme à Naucratis et à Téos7 ; pour être timouque, il fallait avoir des enfants et être issu d'une famille qui possédait le droit de cité depuis trois générations. A la tête du sénat, il y avait une commission de quinze sénateurs ; trois d'entre eux formaient une sorte de sous-commission dont un membre était le président et avait le pouvoir exécutif. Le sénat dirigeait la politique étrangères et avait probablement aussi des attributions judiciaires'. Il punissait d'at,imie et de confiscation les propositions contraires aux lois 10. A l'époque de César il est question d'un stratège et d'un navarque Cicéron fait l'éloge de ce gouvernement aristocratique où, en dehors des familles maîtresses, le peuple parait avoir MAR 1623 MAR simple juxtaposition de types préexistants des deux divinités`. Parmi les nombreuses statuettes de bronze de nos musées, la plupart de celles qui représentent Mars ne se distinguent de celles qui figurent Arès que par une exécution plus grossière ou plus molle, et non par les attributs, l'attitude ou.le type : la figure est jeune, encadrée de boucles épaisses ; les armes sont le casque et l'épée ou la lance ; le corps nu ou vêtu d'une simple chlamyde; le geste, celui du combat ou l'attitude du repos 2. De ces figurines se distinguent celles qui se rattachent au style étrusque et qui portent d'ailleurs l'armure du guerrier au complet'. Il est cependant, parmi les statuettes et les statues de Mars, un type qui est une création origi nale de l'art romain : c'est le Mars barbu, casqué et cuirassé ; la main droite est levée, et tenait soit une lance, soit un glaive ; la main gauche, abaissée, maintient un grand bouclier dressé, posant sur le sol On a démontré qu'il fallait chercher le prototype de ces re présentations dans la statue de Mars tihor que contenait le temple consacré par Auguste l'. A l'appui de cette thèse, M. Gsell cite un relief (fig. 18's7) autrefois découvert à Carthage et qui se trouve au Musée d'Alger' : les trois divinités qui y figurent, Mars debout entre Vénus et César, reproduisent sans doute les trois divinités du temple '. Une peinture des Thermes de Titus représente Mars accourant du liant des nues auprès de Rhéa Silvia e ; le même sujet se retrouve dans divers bas-reliefs'. Parmi les motifs de décoration de quelques sarcophages figurent les amours de Mars et de Vénus"; ce motif se voit aussi à l'Ara Casali, ainsi que la lutte de Mars contre Hercule sur le corps de Cycnusil. On sait avec quelle profusion l'image du dieu parait dans la numismatique romaine. Ici encore, le type se rattache à la pure tradition hellénique. Ce sont des monnaies toutes grecques que celles de la série romanocampanienne ,342-211) : on trouve sur des deniers d'or et d'argent, au droit, la tète casquée de Mars, barbue ou imberbe. et au revers une tète de cheval (fig. '1849) 12 Parmi les deniers d'argent dits laadrigati, quelquesuns portent au revers le quadrige de Mars et de la Victoire". Des monnaies d'or de 60, 40 et 20 ses terces, de la même série romano-campanienne, ont (fig. 18501 au droit la tète de Mars casqué et au revers un aigle sur un foudre 1"` A partir de l'an 9T environ, au droit des deniers romains, la tète de la déesse }coma est remplacée souvent par celle d'autres divinités, Jupiter, Mars, Apollon, etc.': la tête de Mars est casquée, imberbe ou garnie d'une barbe naissante". Au revers des mêmes monnaies consulaires, se voit fréquemment l'image de Mars casqué et nu, debout, tenant un parazoniurn et s'appuyant sur une haste", ou tenant le parazonium et la haste i4, ou portant un trophée (fig. 4851) 16, etc. Ce sont en somme les mèmes motifs que présentent les très nombreuses monnaies impériales de tous les temps : l'attitude la plus fréquente est celle du dieu marchant, portant une haste et une enseigne ou un bouclier 2D. F. Di mussea.